L'Afrique du 20e siècle à nos jours by Almeida-Topor (d')

L'Afrique du 20e siècle à nos jours by Almeida-Topor (d')

Auteur:Almeida-Topor (d')
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Armand Colin


Au Maghreb, la confirmation des options nationalistes

Les mouvements nationalistes, qui avaient affermi leur position pendant la guerre, prirent un nouvel essor après la fin des hostilités parce que les institutions de la IVe République pérennisaient la situation de dépendance de leurs pays respectifs. Dans les deux protectorats, la cohésion des nationalistes s’opéra, en dépit de divisions internes, autour d’un parti majoritaire. Au Maroc, l’Istiqlâl, qui avait lancé un manifeste pour l’indépendance dès le 11 janvier 1944, affirma sa primauté sous la direction de Allâl al-Fassi, libéré en 1946, après onze ans d’exil. Son assise s’accrut rapidement, puisque le nombre de ses militants passa de 3 000 environ en 1944 à 10 000 ou 15 000 en 1947 [Ch.-R. Ageron, 1991]. Les autres partis eurent une influence plus limitée, qu’il s’agisse du Parti démocratique de l’indépendance créé par Mohammed Hassan Ouazzani, un ancien dirigeant de l’Istiqlâl qui avait été exilé lui aussi, ou bien du Parti communiste du Maroc, implanté au lendemain de la guerre, et qui recrutait ses adhérents principalement parmi les ouvriers des ports et des mines. En Tunisie, les différentes composantes du mouvement national fondèrent un Front national tunisien qui revendiqua l’indépendance dès le mois d’août 1946. Son action politique était appuyée sur le plan social par l’Union générale tunisienne du Travail (UGTT). Pour sa part, Habib Bourguiba, qui était parvenu à reprendre la direction du Néo-Destour, avait quitté son pays en 1945 et il s’efforçait de recueillir le soutien des pays arabes, de l’ONU et des États-Unis. Il revint en Tunisie en septembre 1949, un an après la mort du Bey Moncef, qui avait été déposé pendant la guerre (1943) par les autorités françaises, et qui regroupait autour de sa personne une partie des nationalistes. Dès lors, Habib Bourguiba s’employa à réunir un consensus autour du Néo-Destour et, ce faisant, il devint la figure centrale du mouvement nationaliste.

En Algérie, le paysage politique était moins unitaire que dans les autres pays du Maghreb. Deux partis, deux dirigeants constituaient les principales composantes du mouvement national depuis la veille de la guerre. Ferhat Abbas, dans son nouveau parti, l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), créé en 1945, défendait l’idée d’une Algérie fédérée à la France, mais il ne put faire accepter son projet par le gouvernement français, malgré sa victoire aux élections de juin 1946. À l’inverse, Messali Hadj préconisa un programme nationaliste au sein du parti qu’il avait reconstitué, le Parti du peuple algérien – Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (PPA-MTLD). Les deux formations s’opposèrent au Statut de 1947, toutefois le MTLD étendit son influence et emporta la quasi-totalité des sièges dans les grandes villes aux élections municipales de 1947, « qui furent les dernières élections non truquées de la IVe République en Algérie » [Ch.-R. Ageron, 1991, p. 59].



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